Remise des prix science ouverte du logiciel libre de la recherche

Actualités du comité
05/02/2022

Le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation remet pour la première année les Prix science ouverte du logiciel libre de la recherche. Dix logiciels mis au point par des équipes françaises sont récompensés pour leur contribution à l’avancée de la connaissance scientifique.

Inscrits dans le deuxième Plan national pour la science ouverte, les prix science ouverte du logiciel libre de la recherche mettent en valeur les projets et les équipes de recherche qui œuvrent au développement et à la diffusion des logiciels libres et qui contribuent à la construction d’un bien commun de première importance. Leur objectif est de reconnaître la contribution importante que constitue la production de logiciels libres et d’attirer l’attention de la communauté scientifique sur des réalisations d’exception ou très prometteuses, qui peuvent servir de modèle pour les prochaines générations de chercheurs et d’ingénieurs. Les prix ont été attribués sur décision d’un jury d’experts présidé par Daniel Le Berre (Centre de Recherche en Informatique de Lens, Université d’Artois-CNRS).

Les prix se déclinent en trois catégories, qui récompensent :

  • la qualité scientifique et technique du logiciel,
  • la construction d’une communauté active de contributeurs et utilisateurs,
  • l’effort indispensable de fournir une documentation qui facilite l’usage et l’appropriation des logiciels.

Le Prix du jury récompense un projet exemplaire rassemblant les composantes techniques, l’animation de communauté et la documentation. Devant la profusion des projets de qualité, le jury a décerné des accessits dans chacune des catégories.

Les prix ont été remis dans le cadre des Journées européennes de la science ouverte le 5 février 2022. Ils ont été mis en perspective par une session consacrée au logiciel comme pilier de la science ouverte.

Consulter le programme

The Coq proof assistant : lauréat de la catégorie Scientifique et technique

Coq est un assistant de preuve, c’est à dire un langage formel pour décrire des définitions mathématiques et des outils pour vérifier formellement des algorithmes ou des théorèmes, si nécessaire de manière interactive. Ce logiciel est souvent utilisé pour faire de la preuve de programmes (par exemple dans le cadre du compilateur C certifié comp-cert), mais aussi pour formaliser les mathématiques et pour l’enseignement. Le projet a démarré en 1984 et concerne les sciences du numérique et des mathématiques.

Accessit décerné au logiciel CORIOLIS VLSI CAD TOOLS

Coriolis est un outil de placement et de routage de circuits intégrés sur silicium. Le projet a débuté en 2000 et concerne les sciences du numérique et des mathématiques.

Scikit-learn : lauréat de la catégorie Communauté

Scikit-learn est une bibliothèque d’apprentissage statistique, conçue pour être intégrée dans d’autres logiciels ou être utilisée comme outil d’analyse par des scientifiques ou des analystes des données. Ce logiciel intègre l’état de l’art du domaine et le rend accessible au plus grand nombre. Démarré en 2009, ce projet concerne les sciences du numérique et des mathématiques.

Accessits décernés aux logiciels Vidjil et WebObs

Vidjil est une plateforme logicielle d’analyse de séquences d’ADN des globules blancs utilisée par une quarantaine de laboratoires nationaux et internationaux pour diagnostiquer et suivre les leucémies. Le projet a commencé en 2011 et concerne la biologie et la santé.

WebObs est un outil d’observation temps-réel pluridisciplinaire utilisé dans le cadre de l’observation de phénomènes naturels. Au service des observatoires volcanologiques et sismologiques, il est utilisé dans une douzaine de laboratoires dans le monde, et a été adopté par plusieurs pays pour surveiller leurs volcans (Indonésie, Singapour, Pérou). Le projet a débuté en 2001 et concerne le système terrestre et l’environnement.

Faust : lauréat de la catégorie Documentation

Faust est un langage de programmation utilisé dans le domaine de la recherche en informatique musicale, en particulier pour la synthèse sonore, le traitement du signal et les lutheries numériques. Il rend accessible à des musiciens non-informaticiens des manipulations qui demanderaient une expertise importante dans des langages de plus bas niveau. Ce projet a débuté en 2002 et concerne les sciences du numérique et des mathématiques.

Accessit décerné au logiciel OpenViBE

OpenViBE est un logiciel pour les neurosciences qui permet d’acquérir, filtrer, traiter, classer et visualiser les signaux cérébraux en temps réel. Le projet a commencé en 2006 et concerne la biologie et la santé.

Gammapy : prix du jury

Gammapy est un logiciel d’analyse des données astrophysiques issues de télescopes. Cet outil reconnu comme un standard pour le traitement des données astrophysiques est notamment utilisé par l’observatoire européen CTA (Cherenkov Telescope Array) pour l’analyse de ses données ouvertes et aussi par la NASA pour son téléscope LAT (Large Area Telescope). Débuté en 2014, le projet concerne les domaines de l’astronomie et l’astrophysique.

Accessits aux logiciels GAMA et SPPAS

GAMA est une plate-forme de simulation, qui vise à fournir aux experts de terrain, aux modélisateurs et aux informaticiens un environnement complet de développement, de modélisation et de simulation pour la construction de simulations multi-agents spatialement explicites. Le projet a démarré en 2007 et concerne les sciences du numérique et des mathématiques.

SPPAS est un logiciel de linguistique computationnelle et de linguistique de corpus. Cet outil est capable de produire automatiquement des annotations à partir de paroles enregistrées, de vidéos et de leur transcription orthographique. Commencé en 2011, le projet concerne les sciences humaines et sociales.

Jury

Le jury du prix science ouverte du logiciel libre de la recherche est présidé par Daniel Le Berre (Centre de Recherche en Informatique de Lens, Université d’Artois-CNRS) et composé de :

  • François Elie (ADULLACT)
  • Stéfane Fermigier (Abilian)
  • Christine Gaspin (INRAE)
  • Martin Grandjean (Université de Lausanne)
  • Alexis Kauffmann (Ministère de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
  • Lucas Nussbaum (Inria)
  • Guillaume Plique (Médialab Science Po)
  • Viviane Pons (Université Paris-Saclay)
  • Stéphane Popinet (CNRS)