L’UNESCO adopte sa recommandation pour la science ouverte : un cap majeur pour une vision partagée de la science ouverte dans le monde

Actualités du comité
30/11/2021

À l’issue de sa conférence générale qui s’est achevée le 24 novembre, l’UNESCO a adopté une recommandation sur la science ouverte. À travers ce texte, qui a obtenu un large consensus auprès des États membres, l’UNESCO inscrit la science ouverte au sein des valeurs humanistes d’équité, de diversité et de libre circulation des connaissances qu’elle défend.

Cette recommandation est l’aboutissement d’un processus de consultation engagé en janvier 2020. Le Comité pour la science ouverte s’est largement mobilisé pour assurer la participation des acteurs français de l’enseignement supérieur et de la recherche à cette consultation. Il a permis à la France de construire une position forte et de la faire entendre lors des négociations, avec l’appui d’autres États membres.

La recommandation endosse une vision large et inclusive de la science ouverte, avec en son cœur les publications scientifiques, dont l’accès ouvert devrait être immédiat, les données, logiciels et codes sources, le matériel ouvert et les ressources éducatives libres.  Elle promeut la participation ouverte des acteurs de la société et le dialogue avec les systèmes de connaissance non académiques.

Elle met l’accent sur le rôle des infrastructures de la science ouverte, qui devraient faire l’objet d’investissements financiers durables, essentiellement non lucratifs, et dont la gouvernance devrait être assurée par les communautés de recherche.

Le multilinguisme et la bibliodiversité sont nettement promus, y compris dans la dimension de diversité des modèles économiques de publication scientifique. La recommandation note le danger que représenterait une généralisation du modèle des frais de publication pour l’équité entre les pays et les structures de recherche dans le monde et oriente vers le soutien aux modèles non lucratifs de publication scientifique.

Les enjeux de la formation et de l’éducation sont pleinement considérés. Un socle de compétences en science ouverte devrait faire partie intégrante de la formation des chercheurs et les compétences en matière de gestion et de science des données devraient être renforcées. L’évolution des systèmes d’évaluation de la recherche, dans la lignée de la Déclaration de San Francisco, est identifiée comme un facteur d’incitation essentiel. La recommandation préconise en particulier l’abandon du facteur d’impact des revues au profit d’indicateurs diversifiés.

À travers cette recommandation, l’UNESCO fixe un cap et un niveau d’ambition pour les politiques publiques de science ouverte. Les convergences avec le deuxième Plan national pour la science ouverte sont nombreuses et la France s’inscrit donc résolument dans cette dynamique.