Décliner la science ouverte

Actualités du comité
21/10/2022

Fondée sur une enquête de terrain auprès de professionnels de la recherche, l’étude Décliner la science ouverte analyse des pratiques associées aux données – qui sont différenciées en fonction des communautés et des contextes de recherche  – et en déduit des pistes d’orientations pour faciliter l’accompagnement.

L’étude  a été réalisée dans le cadre du projet « Réussir l’appropriation de la science ouverte » mené au sein du Comité pour la science ouverte. Elle a été portée par un groupe de travail multi-disciplinaire et professionnel au sein du collège Données de la recherche.

L’objectif était de réaliser une enquête de terrain auprès de professionnels de la recherche dans diverses disciplines pour :

  • mieux appréhender les pratiques associées aux données et leurs évolutions avec la science ouverte ;
  • comprendre les facteurs différenciant ces pratiques (discipline, démarche de recherche, etc.) ;
  • apporter un accompagnement adapté aux besoins de différentes communautés de recherche.

L’enquête réalisée de mai 2020 à décembre 2021 s’est basée sur une approche qualitative et quantitative avec la réalisation d’entretiens, la tenue d’une journée d’étude et de focus groups ainsi que la diffusion et l’analyse du questionnaire « données et science ouverte ».

Les résultats de l’étude soulignent qu’il est important d’aller au-delà de la seule grille de lecture disciplinaire (sciences techniques et médecine versus sciences humaines et sociales) et de distinguer d’autres facteurs pour différencier diverses pratiques associées aux données. Ces facteurs sont par exemple la nature individuelle ou collective du travail, la démarche de recherche (environnement de travail, critères de qualité de la recherche, rapport aux données, etc.), les outils et modalités d’apprentissage ou encore le statut et les fonctions en recherche (doctorants, permanents, etc.).

Quatre profils (typologies de pratiques) ont été définis lors de l’étude (expérimental, solitaire, collaboratif, computationnel) par le biais d’une analyse quantitative du questionnaire. Par la suite, dans une approche design, des personae (fiches descriptives de personnage fictif) ont été créés afin de mieux incarner la diversité de pratiques associées aux données et leur différence. 

Enfin, 20 points d’attention ont été rédigés pour faciliter l’accompagnement de différentes communautés de recherche en prenant en considération cette déclinaison de pratiques. Ils ont été réparties en 5 pistes d’orientation :

  1. Comprendre en finesse les démarches de recherche (termes employés pour qualifier les données, critères associés à la qualité de recherche, plus-value du travail, etc.) ;
  2. Appréhender différentes pratiques de mise à disposition des données  (réutilisation des données, limites à la mise à disposition, enjeux de conservation et de sécurité des données, etc.) ;
  3. Connaître les modalités d’apprentissages et les pratiques collaboratives (formation aux outils, attention aux interfaces, etc.) ;
  4. Diversifier les types d’accompagnement (différents besoins relevés, enjeux de médiation dans les équipes, etc.) ;
  5. Prendre en considération le statut et les enjeux de carrière.

L’enquête a été également l’occasion de mettre en œuvre au sein du groupe de travail les principes de la science ouverte : collaboration entre différents profils disciplinaires, libre accès aux contenus produits, ouverture des données et des scripts ayant servi à la reproductibilité de l’étude, emploi de licences Creative Commons, mise en place d’un plan de gestion de données, aide à l’appropriation des résultats par un travail de design, traçabilité du raisonnement qualitatif et des étapes préliminaires d’analyse du questionnaire, etc.

L’ensemble du travail réalisé est disponible par le biais :

  • d’une synthèse en français et en anglais sur HAL (DOI : 10.52949/28 et 10.52949/29)
  • d’un rapport final sous forme de présentation, avec différentes annexes (trames d’entretiens, du questionnaire, plan de gestion de données) sur HAL  (DOI : 10.52949/27)
  • des données du questionnaire sur Recherche.data.gouv (DOI 10.57745/V64RYT)
  • des scripts (codes sources documentés) permettant la reproductibilité de l’analyse du questionnaire et d’une note méthodologique (sur Gitlab).

Pour nous faire part de vos commentaires et questions, n’hésitez pas à revenir vers l’équipe du groupe de travail en écrivant à cgruson-daniel@inno3.fr

Cette mission a été commanditée par l’Université de Paris pour le Comité pour la science ouverte et son collège Données de la recherche et il a  bénéficié d’un financement du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. L’étude a été coordonnée par Anne Vanet (pilote du Groupe de travail, Vice-présidente Science ouverte Université de Paris Cité, Directrice du pôle de génoinformatique Institut Jacques Monod), Hélène Chambefort (Responsable des archives – INSERM), Marie Herbert (Chargée de mission Collex/Persée – Université Lyon 1), Juliette Hueber (Responsable éditoriale et de l’ingénierie documentaire – InVisu CNRS/INHA), Claire Lemercier (Directrice de recherche CNRS au CSO SciencesPo), Célya Gruson-Daniel (Chargée des projets de recherche-action ouverte au sein d’Inno³ et chercheure associée au COSTECH -UTC). Nous souhaitons remercier l’ensemble des personnes ayant consacré du temps et montré de l’intérêt pour cette étude, que ce soit en participant à la journée d’étude « du terrain à la mise en données en SHS », aux entretiens qualitatifs ou en répondant au questionnaire « données et science ouverte ».

Le projet « Réussir l’appropriation de la Science Ouverte (SO) » a été initié à la suite des travaux d’un des groupes de travail de ce collège sur l’usage et la gouvernance des données.