La 2e édition du guide reprend le contenu de la 1re (les exigences minimales pour les plans de gestion des données et les critères de sélection des entrepôts dignes de confiance, conformes aux principes FAIR), mais s'enrichit des conseils pour évaluer les PGD. Les organisations ont ainsi une base commune pour élaborer des politiques de gestion des données de recherche.

Science Europe | Guide pratique pour une harmonisation internationale de la gestion des données de recherche-V2

Édition augmentée avec une rubrique pour l’évaluation des Plans de gestion des données

La traduction française a été réalisée par Manon Parrinello (Université de Haute-Alsace et Inist-CNRS) et Jean-François Nominé (Inist-CNRS). Cette traduction est publiée sous licence Creative Commons Attribution 4.0.

Avant-propos de Thierry Damerval

Membre du conseil de direction de Science Europe et président de l’Agence nationale de la recherche

Janvier 2021

L’objectif de la science ouverte est de rendre les connaissances accessibles à tous. Elle encourage à faciliter la diffusion des résultats de la recherche et vise à améliorer son efficacité en favorisant la découverte, l’accessibilité, l’interopérabilité et la réutilisation des données. À l’Agence nationale de la recherche (ANR), nous apportons notre soutien à une harmonisation européenne et internationale des initiatives de partage des données de recherche, et ce en conformité avec le principe « aussi ouvert que possible, aussi fermé que nécessaire ». Nous encourageons nos chercheurs à prendre en considération la gestion des données de recherche (RDM) et le partage des données dès la phase d’élaboration d’un projet de recherche ainsi que tout au long de son cycle de vie.

La première édition du Guide pratique de Science Europe pour l’alignement international de la gestion des données de recherche a été publiée en janvier 2019 et a été rapidement reprise par de nombreux organismes de financement et opérateurs de recherche à travers toute l’Europe, jusqu’à la Commission européenne, qui l’utilisent pour définir leurs propres politiques de gestion de données de recherche et s’en servent également comme support de formations à l’adresse des chercheurs. La clé de ce succès a été l’engagement du Conseil néerlandais de la recherche (NWO), présidé par l’ancien membre du comité directeur de Science Europe, le Professeur Stan Gielen, et la promesse que ce dernier a fait en 2017 de défendre l’harmonisation de la gestion des données de la recherche entre les organismes de financement de la recherche en Europe.

Deux ans après avoir lancé la première édition de son guide, Science Europe en présente une nouvelle version enrichie. Suite aux demandes de nombreux acteurs de la recherche, un quatrième chapitre vient s’ajouter aux trois premiers et propose des conseils à ceux qui sont appelés à évaluer des plans de gestion de données.

Je suis fier que l’ANR ait été l’une des premières organisations à mettre en oeuvre les recommandations de Science Europe et que nous ayons réussi à assurer son adoption au niveau national. Je suis convaincu que cette deuxième édition augmentée se révélera encore plus utile que la première. Alors qu’un nombre grandissant d’organismes qui ont pour mission de financer et d’opérer des travaux scientifiques s’engagent à améliorer la gestion des données, cet ouvrage de référence soutiendra véritablement l’harmonisation des politiques de gestion des données de recherche en Europe et au-delà.

Thierry Damerval

Introduction

Le secteur de la recherche connaît un important changement de paradigme vers la science ouverte et vise à rendre les résultats de la recherche disponibles pour être utilisés et réutilisés par d’autres chercheurs. Des données de recherche dont la qualité est garantie sont essentielles pour une bonne création de connaissances. Pour répondre à la nécessité de rendre le système de recherche dans son ensemble plus efficace vis-à-vis de l’utilisation des connaissances existantes, les données devraient être mises à disposition selon les principes FAIR, c’est-à-dire qu’elles devraient être trouvables, accessibles, interopérables et réutilisables. Des initiatives dans ce sens telles que l’European Open Science Cloud (EOSC) encouragent les données de recherche FAIR et nécessiteront des pratiques institutionnelles rigoureuses pour garantir un partage des données dans des conditions optimales. Il est donc essentiel que le secteur de la recherche publique joue un rôle de premier plan dans l’instauration et la mise en oeuvre de politiques et de pratiques de gestion des données de recherche (RDM) pour les données FAIR.

Agences de financement de la recherche, organismes de recherchei, chercheurs individuels et examinateurs ont des exigences et des besoins différents au regard des politiques et pratiques de gestion des données de recherche (RDM). Ce guide a pour objet de présenter les exigences de base des plans de gestion des données (PGD), les critères de sélection d’entrepôts dignes de confiance, des conseils de mise en oeuvre aux chercheurs pour satisfaire à ces exigences, et une rubrique avec des prescriptions pour l’évaluation des PGD. Par ailleurs, les lignes directrices présentées dans ce guide fournissent aux organisations et aux communautés de la recherche une base commune à partir de laquelle elles peuvent élaborer leurs propres politiques de RDM. Ce sont là des exigences minimales qui peuvent être aménagées pour s’adapter aux politiques ou aux pratiques institutionnelles ou disciplinaires.

Ce guide a été élaboré pour aider les chercheurs à s’assurer que les données sont FAIR. Il peut y avoir des raisons légitimes (liées à des spécificités du projet ou relatives à des données personnelles) pour en différer ou limiter l’accès, qui impose une approche équilibrée en matière d’ouverture des données de recherche. Notre guide va même au-delà des principes et leur respect pour couvrir d’autres aspects comme le stockage des données, leur sauvegarde pendant le temps du projet et leur préservation à long termeii.

Ce guide a été élaboré par des experts appartenant à des organisations membres de Science Europe, et des acteurs du milieu de la recherche ont également été consultés pour prendre compte les différents besoinsiii. Il a pour but d’être au service de tous organismes de financement, opérateurs de recherche et chercheurs. Il met l’accent sur les questions de fond et laisse aux lecteurs toute liberté d’adaptation vis-à-vis des politiques et procédures des organismes et des communautés disciplinairesiv.

Ce guide est divisé en quatre parties :

Exigences minimales pour les plans de gestion des données : six points que tout DMP devrait couvrir tous les aspects, illustrés avec des questions clés.

Critères de sélection des dépôts dignes de confiance : quatre points détaillant les critères que tout entrepôt de confiance doit respecter.

Conseils de mise en œuvre pour les chercheurs : renseignements détaillés et exemples pour guider la mise en oeuvre des exigences et des critères dans les politiques d’établissement par les chercheurs.

Directives pour les évaluateurs : conseils aux examinateurs pour évaluer des DMP, en application des exigences de base présentées dans les chapitres précédents.

 

COMMENT UTILISER CE GUIDE

Agences de financement de la recherche, organismes et communautés de recherche sont encouragés à utiliser ces exigences minimales pour les plans de gestion des données comme une base pour établir leurs propres modèles de DMP ainsi que la rubrique consacrée à l’évaluation des DMP.

Les conseils de mise en œuvre sont destinés aux chercheurs dans l’élaboration et la mise à jour de leurs DMP ainsi que dans la gestion de leurs données sur tout le cycle de recherche. Ils offrent aussi des informations complémentaires aux établissements désireux d’apporter un soutien à leurs chercheurs dans ce domaine.

Pour les autres acteurs du secteur de la recherche, ce guide sert de document de référence sur la façon dont un DMP devrait être structuré et utilisé.

Les critères de sélection des entrepôts dignes de confiance associés à des conseils spécifiques aideront les agences de financement, les organismes de recherche et les chercheurs individuels à identifier des entrepôts adéquats pour le stockage et le partage des données.

Les exigences minimales pour les DMP et les critères de sélection des entrepôts dignes de confiance peuvent être considérés comme deux documents autonomes et utilisés indépendamment. Il est toutefois recommandé de tenir compte de ces deux ensembles lors de l’élaboration ou de la mise à jour d’une politique de données institutionnelle ou disciplinaire, de façon à aligner au mieux les positions des institutions.

Les organismes désireux d’adapter ces conseils en fonction de leurs politiques d’établissement ou domaines disciplinaires pourront trouver des modèles correspondant aux différentes parties du présent guide et dans un format adaptable sur le site de Science Europe : https://scieur.org/rdm.

Contenu

  • Avant-propos de Thierry Damerval
  • Introduction

Exigences minimales pour les plans de gestion des données

  • Introduction
  • Exigences minimales pour les plans de gestion de données

Critères de sélection des entrepôts de confiance

  • Introduction
  • Critères de sélection des entrepôts de confiance

Conseils de mise en œuvre

  • Traduction de ces exigences minimales dans un modèle de DMP
  • Conseils pour la sélection des entrepôts dignes de confiance

Directives pour les évaluateurs

  • Rubrique d'évaluation du plan de gestion des données
  • Rubrique d'évaluation des DMP

Notes et références

Annexes :  Compatibilité avec les principes FAIR