Enquête de l’EUA : plus de la moitié des universités européennes ont une politique de science ouverte

Actualités du comité
16/07/2021

Plus de la moitié des universités européennes ont mis en place des politiques de science ouverte. C’est un des résultats de l’enquête de l’European University Association (EUA), menée d’octobre 2020 à janvier 2021. Plus de 270 institutions y ont répondu provenant de 36 pays européens.

Son rapport From principles to practices: Open Science at Europe’s universities apporte une perspective institutionnelle en mettant en lumière à la fois l’évolution des stratégies et la maturité de leur mise en œuvre, ainsi que des sujets émergents tels que le rôle de la science ouverte dans les méthodes d’évaluation, la gestion des ressources humaines et l’ouverture de la science à la société.

Parmi les principaux résultats, on note que :

  • 59 % des institutions interrogées ont estimé que l’importance stratégique de la science ouverte était très élevée ou élevée, avec un poids plus important pour l’ouverture des publications (90 %). L’écart entre l’importance accordée et le degré de mise en œuvre est beaucoup plus important dans le domaine des données que dans celui des  publications ;
  • 54 % des institutions ont une politique de science ouverte et 37 % en développent une. Seuls 9 % n’en ont pas ou ne prévoient pas d’en élaborer une ;
  • 80 % des institutions ont contrôlé le nombre de publications déposées dans leur archive et 70 % ont surveillé les articles publiés par leurs chercheurs dans des revues en libre accès. En outre, près de 60 % ont déclaré surveiller le coût des frais de publications de leurs chercheurs dans des revues en libre accès ;
  • 90 % des institutions interrogées disposent de leur propre dépôt, participent à un dépôt partagé ou les deux. Pour les plateformes d’hébergement ou de publication de revues, ce chiffre atteint 66 %, et se stabilise à 57 % pour l’hébergement/la publication de monographies ;
  • plus de 50 % des institutions interrogées ont indiqué que les compétences en matière de données de recherche n’étaient que partiellement présentes ;
  • environ 50 % des répondants connaissent des activités de science citoyenne et d’éducation ouverte dans leur établissement ;
  • dans 34 % des établissements, aucun des éléments de science ouverte étudiés par l’enquête n’était inclus dans les évaluations académiques. Parmi ceux qui en ont inclus dans leurs évaluations, 77 % ont pris en compte le dépôt d’articles dans un dépôt.

En conclusion, l’EUA émet un ensemble de recommandations adressées aux différents groupes de parties prenantes – institutions, chercheurs, bailleurs de fonds et décideurs politiques – sur la transition vers la science ouverte :

  • l’implication continue de toutes les parties prenantes est cruciale pour créer les conditions nécessaires à la généralisation de la science ouverte. La participation active des responsables institutionnels, en plus des directives et des cadres réglementaires nationaux et européens, est également essentielle pour créer un contexte favorable à la transition vers la science ouverte ;
  • les institutions doivent œuvrer à l’intégration de la science ouverte dans les politiques et pratiques institutionnelles en développant des stratégies internes alignées sur les politiques nationales et européennes (dans la mesure du possible). Elles doivent multiplier les incitations et les opportunités pour les chercheurs et le personnel afin d’augmenter leur implication dans les domaines connus (l’accès ouvert aux publications de recherche, les données FAIR…) et ceux émergents (la science citoyenne, l’éducation ouverte). Elles devraient également développer la formation des chercheurs et du personnel aux compétences clés nécessaires à la transition vers la science ouverte ;
  • la science ouverte doit faire partie intégrante des évaluations académiques pour qu’elle devienne la norme. Les bailleurs de fonds et les institutions de recherche ont un rôle clé à jouer pour rendre cette transition possible, en prenant de plus en plus en compte les contributions de la science ouverte dans les évaluations et en restructurant les systèmes actuels de récompense et de reconnaissance.

Il s’agit de la sixième enquête de l’EUA qui porte sur la science ouverte. Avec les cinq publications précédentes, elle fournit une image complète des défis et des réalisations de la science ouverte dans les universités européennes (plus de 700 institutions ont participé à au moins une des six enquêtes).