Le document, élaboré par le Collège Europe et international du Comité pour la science ouverte, présente une liste de thèmes et de points d’attention utiles à prendre en compte par la communauté scientifique dans les réponses au questionnaire de l'UNESCO sur la science ouverte. Un lien indique la ou les questions auxquelles chaque item peut être associé.

Aide aux réponses | Questionnaire pour l’élaboration d’une Recommandation de l’UNESCO sur la Science ouverte

Comité national pour la science ouverte – Collège Europe et international

Vers une recommandation de l’UNESCO sur la Science ouverte.

L’UNESCO prépare une recommandation sur la Science ouverte – http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/ERI/pdf/40C_Res_24-Open_Science-fr.pdf

La feuille de route est consultable en ligne – https://en.unesco.org/sites/default/files/open_science_brochure_fr.pdf.

La première étape de préparation de la recommandation consiste en la diffusion d’un questionnaire « visant à éclairer l’élaboration de la recommandation ». Le questionnaire est disponible en ligne – https://en.unesco.org/sites/default/files/questionnaire_unesco_open_science_fr.pdf

L’enquête peut être remplie en ligne, en anglais ou en français, à l’adresse : https://www.surveymonkey.com/r/TBVL7PB

Une aide aux répondants

La communauté scientifique est vivement incitée à répondre à l’enquête pour faire entendre sa voix et nourrir ainsi la première version du texte qui sera produit par l’UNESCO, sans doute pendant l’été.

Le présent document ne constitue ni une position officielle ni un cadre de réponse. Il a vocation à présenter une liste de thèmes et de points d’attention utiles à prendre en compte par la communauté scientifique, pour des réponses tant individuelles que collectives, associatives ou encore institutionnelles. Pour chaque item, un lien indicatif est fait avec la ou les questions ouvertes auxquelles l’item peut être associé dans le questionnaire UNESCO [1]Sous la forme « [Q2] » pour renvoyer par exemple à la question 2 du questionnaire UNESCO, et « [QA5] » pour renvoyer par exemple à la question 5 de l’annexe COVID-19 du questionnaire UNESCO..

Il a été élaboré par le collège Europe et international du Comité français pour la Science ouverte, sans constituer un document adopté officiellement par le Comité ni par le Ministère.

Le contenu du présent document, dans sa forme comme dans son fond, est librement réutilisable par les répondants à l’enquête de l’UNESCO. Il sera diffusé par tout moyen à l’ensemble de la communauté scientifique, qui pourra le faire circuler librement.

 

La Science ouverte dépasse largement la question de l’accès libre et ouvert aux contenus produits par la communauté scientifique.
Elle touche intrinsèquement et avant tout aux questions de pérennité et de facilité d’accès aux résultats de la science, à la réutilisation des contenus produits, quel que soit le lieu de production de la recherche (universités, centres de recherche, entreprises, etc.), ou encore à la reproductibilité de la recherche. [Q4]

 

La Science ouverte intéresse l’ensemble des acteurs de la recherche et de la production de connaissances, et de manière globale.
Les enjeux, aujourd’hui mondiaux, invitent au développement de logiques de participation, de collaboration et d’émulation ouvertes plutôt que de compétitions fermées, comme le démontrent les premières réponses apportées à la crise sanitaire actuelle liée au COVID-19. Toutes les mesures pour encourager, renforcer et faciliter les efforts de la communauté scientifique internationale en matière d’ouverture de la science, qu’elles soient incitatives, normatives ou réglementaires et qu’elles aient un caractère ponctuel ou permanent, sont les bienvenues.[Q4] [Q19] [QA6]

 

La Science (ouverte) doit prendre en compte la diversité des pratiques de recherche au sein des communautés scientifiques.
Elle ne peut se satisfaire d’une uniformité, mais doit au contraire prendre en compte les particularités disciplinaires, qui touchent notamment aux cultures académiques, aux usages, aux méthodes ou encore aux objets mêmes de recherche. [Q19] [Q20]

 

L’ouverture effective de la science implique la mobilisation effective de tous les acteurs de la chaîne de circulation des connaissances.
Cela concerne tant la production (recherche publique et entreprises) que la diffusion (bibliothèques, services recherche, monde de l’édition, acteurs du logiciel libre et de l’internet). [Q4] [Q20]

 

Au sein du monde académique, un accompagnement et un outillage ambitieux des communautés académiques sont à penser dans la durée.
Au-delà des simples actions de sensibilisation des chercheurs, c’est une politique complète de formation et d’accompagnement aux usages numériques dans le contexte de la Science ouverte qu’il faut mettre en place.  Il s’agit d’opérer la mise en œuvre effective de services en appui et en soutien à la Science ouverte, confiés à des personnels formés et dédiés [2]Appui au dépôt et à la diffusion en texte intégral des résultats de la recherche, aide à la constitution et à la mise en œuvre de plans de gestion de données, ouverture des données diffusables, participation à la diffusion des contenus auprès du monde non académique, etc.. [Q11] [Q19]

 

Dans l’entreprise, l’ouverture de la science et en particulier l’ouverture et le partage des résultats de recherche et l’innovation ouverte constituent un catalyseur d’innovation.
Au-delà du simple transfert de connaissances, il s’agit d’accélérer la co-création de valeur. [Q4]

 

L’efficience en matière d’ouverture de la science passe par une bonne articulation entre les différents niveaux d’intervention.
Cela concerne l’échelon individuel (sensibilisation, incitation, reconnaissance, carrières), local (politiques d’établissements et d’entreprises), national (stratégie nationale incluant des mesures de soutien), continental (politique européenne par exemple) et global (prises de position des organisations internationales, etc.). [Q19] [QA6]

 

L’ouverture de la science à la société civile participe pleinement de la Science ouverte, visant à rapprocher la science et le citoyen, notamment à travers une éducation libre et ouverte ou encore grâce à l’implication d’acteurs non académiques dans les processus d’élaboration de la connaissance scientifique (science participative). [Q19]

 

La bibliodiversité est une composante fondamentale de la Science ouverte.
Fondée sur les principes rappelés en 2017 lors de l’appel de Jussieu, la bibliodiversité implique de soutenir et promouvoir une diversité d’acteurs de l’édition [3]En limitant notamment la concentration du secteur éditorial., une pluralité de langues de communication, de formats de publication et de modes de financement, ou encore une variété de niveaux d’intervention (soutien aux initiatives locales émanant des communautés) et de points de vue, dans un contexte de contraintes et de capacités d’actions très variables (pays du Nord / pays du Sud, par exemple). [Q7] [Q12] [Q19] [QA6]

 

La Science ouverte s’appuie fondamentalement sur un ensemble d’infrastructures rendant possible sa libre et large diffusion.
Les composants de cette « couche technique », qui dépasse largement le seul monde académique, doivent être identifiés et soutenus de manière pérenne, tant en ce qui concerne l’accès (réseaux et protocoles) qu’en ce qui touche à l’identification (identifiants et référentiels). [Q8] [Q19] [QA6]

 

Des instruments et des dispositifs sont nécessaires au soutien à la Science ouverte, qui doivent être recensés, coordonnés et financés de manière pérenne, car ils en constituent le cœur.
Au-delà des grands instruments scientifiques mutualisés, c’est l’ensemble de l’écosystème scientifique de la connaissance qui doit être considéré, incluant plateformes de publications, archives ouvertes, entrepôts de données ou encore moteurs de recherche performants. Ces infrastructures ont elles-mêmes vocation d’une part à être à la fois distribuées (lutte contre la concentration verticale) et ouvertes (rejet de l’enfermement propriétaire), gouvernées par la communauté scientifique et obéissant à des règles d’inclusivité, de transparence, de bonne gouvernance et de non-profitabilité, d’autre part à ne pas se limiter à de simples dispositifs techniques, insuffisants à garantir une réutilisation et un partage effectifs de la science, mais de construire des écosystèmes pertinents et performants en impliquant les communautés. [Q8] [Q19] [QA6]

 

L’interopérabilité des systèmes, et partant leur capacité à s’articuler entre eux et à opérer la bonne circulation des contenus produits, est essentielle à l’avènement d’une science plus ouverte.
La coopération internationale doit être accentuée sur la question des identifiants et des référentiels, de manière ouverte et partagée, afin de faciliter la définition, la mise en œuvre et le respect des normes d’échange de données et de métadonnées. Il est essentiel que ces questions d’identifiants et de référentiels ne soient pas considérées comme des questions techniques et secondaires : elles constituent la lingua franca indispensable à la circulation des contenus scientifiques. [Q20] [QA6]

 

L’ouverture de la science touche au sujet de l’évaluation de la recherche, tant individuelle à travers son impact sur les carrières des chercheurs (compétition individuelle pour les financements, processus scientifiques avant publication, rôle des prépublications, évaluation par les pairs, valorisation des résultats de recherche, etc.) que collective à travers l’évaluation des laboratoires et des politiques scientifiques des établissements (compétition collective pour les financements, respect des critères d’évaluation, etc. ).
La Science ouverte doit donc être en capacité d’intégrer des modèles d’évaluation transparents, profondément refondus et basés sur la qualité intrinsèque de la recherche. Ouverte par défaut, elle doit être « aussi ouverte que possible, aussi fermée que nécessaire », de manière à préserver la capacité de valorisation par les structures de recherche, publiques ou privées, garantes en retour du maintien de la capacité de développement continu de la Science ouverte. [Q4] [Q20]

Une version anglaise du document est disponible sur le site. La traduction a été assurée par Jean-François Nominé et Katherine Kean du Service traduction de l’Inist-CNRS.

References[+]