Ce rapport – consacré à l’adoption des identifiants persistants (PIDs) dans l’enseignement supérieur et la reherche –  vise à structurer une stratégie nationale cohérente avec les initiatives internationales et les standards en vigueur.

Recommandations pour l’adoption des identifiants persistants dans l’enseignement supérieur et la recherche

Véronique Stoll (Observatoire de Paris-PSL)
Frédéric de Lamotte (INRAE)

Septembre 2025

Lire le rapport sur HAL

Le paysage actuel de la recherche produit un volume croissant de publications, de données et, plus largement, de résultats et objets scientifiques (numériques et/ou physiques) diversifiés. Dans ce contexte, la capacité à identifier de manière unique et fiable les différents éléments de l’écosystème scientifique – équipes de recherche, publications, ensembles de données, logiciels, etc. – à travers une multiplicité de systèmes d’information, est devenue un enjeu central pour la structuration et la valorisation de l’activité scientifique notamment pour permettre une traçabilité des objets scientifiques.

Les identifiants persistants (PID – Persistent Identifiers) répondent à cet enjeu. Il s’agit de codes numériques ou alphanumériques, uniques et permanents, lisibles à la fois par l’homme et par la machine. Contrairement aux adresses URL, susceptibles de changer ou de devenir obsolètes, les PIDs sont conçus pour constituer des références durables, assurant la stabilité de l’accès à une entité (numérique ou non). Ils permettent ainsi son identification, sa découverte, sa traçabilité et sa citation normalisée, tout au long du cycle de la recherche.

L’usage des PIDs participe directement à la mise en œuvre des principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable, Reusable), en rendant les objets numériques plus facilement repérables, accessibles, interopérables et réutilisables. Par ailleurs, ils favorisent l’automatisation des échanges de données entre systèmes d’information, contribuant à la simplification administrative, dans une logique de réutilisation et de non-duplication des informations (« Dites-le nous une fois »). À ce titre, les PIDs sont indispensables pour garantir la durabilité, la cohérence et l’interopérabilité des données dans les environnements numériques, notamment ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche.

La reconnaissance des PIDs comme instruments structurants de la science ouverte s’inscrit dans une dynamique internationale. Plusieurs initiatives convergent en ce sens, notamment la feuille de route pour la science ouverte du gouvernement fédéral canadien, les orientations de l’Office of Science and Technology Policy (OSTP) aux États-Unis, ou encore la politique PID développée dans le cadre de l’European Open Science Cloud (EOSC). Le Royaume Uni et l’Australie ont mesuré les bénéfices de l’adoption des PIDs en termes de nombre de jours de travail administratif évités par les chercheurs. Ces pays, ainsi que la Finlande, le Canada, les Pays-Bas, l’Allemagne, la République tchèque, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande se sont dotés de politiques ou de feuilles de route en la matière pour améliorer la qualité et l’efficacité de la recherche. Le Pacte pour la recherche du G7 (2021) engage également les pays membres à renforcer la disponibilité, la durabilité, l’interopérabilité et l’accessibilité des données, technologies et infrastructures scientifiques. Enfin, les PIDs sont explicitement mentionnés dans les recommandations de l’UNESCO sur la science ouverte, en tant qu’éléments fondamentaux pour une gouvernance ouverte, fiable et durable de la recherche.

L’ensemble de ce document s’inscrit dans le cadre des travaux initiés en 2024 par le MESR autour de la feuille de route des « Données pour la simplification et le pilotage de la recherche », dont les principes directeurs visent à garantir la circulation et l’interopérabilité des données, tout en respectant le principe d’autonomie des établissements. Cette feuille de route repose sur un plan d’action élaboré collectivement par les parties prenantes et s’appuie sur le principe « dites-le-nous une fois », qui illustre la volonté d’alléger le fardeau administratif des équipes de recherche, en s’appuyant sur un ensemble de données qualifiées à partager entre les systèmes d’information, selon des standards et principes de qualité communs et une gouvernance collective. Les objectifs visés sont l’interopérabilité accrue entre systèmes, la consolidation et la fiabilité des données partagées, une meilleure coordination entre tutelles et la réduction des collectes et enquêtes répétitives. Dans ce contexte, les identifiants persistants jouent un rôle clé pour assurer l’interopérabilité des données des systèmes hétérogènes de l’ESR, en garantissant traçabilité, fiabilité et réutilisabilité des informations.

 

Sommaire

Introduction

Contexte et enjeux

Diversité des identifiants persistants

Principes directeurs et objectifs stratégiques

Axes opérationnels et préconisations

Conclusion

Synthèse des recommandations

Table des abréviations

Bibliographie indicative

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