Mesure du taux d’accès ouvert des publications scientifiques

Veille
17/07/2020

Dans un communiqué du 9 juillet, l’Observatoire des sciences et techniques (OST) du Hcéres [1]Hcéres : Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur annonce la publication de l’étude « Mesurer le taux d’accès ouvert des publications scientifiques : le cas de la France ». Elle présente un indicateur d’accès ouvert normalisé qui permet de comparer, des institutions ou des pays, sans biais dû à la composition disciplinaire de leurs publications.

Cette étude compare différents calculs de taux d’accès ouvert des publications et identifie les sources de résultats différents dans le cas de la France. Elle se concentre ensuite sur la correction du biais disciplinaire en proposant un indicateur normalisé qui est calculé pour différents pays et différents types d’institutions françaises.

La première partie propose une analyse rapide des disparités de repérage des publications en accès ouvert (AO) selon les sources utilisées et les types d’accès ouvert. Elle « souligne que la fiabilité et la disponibilité des informations relatives à l’accès ouvert varient en fonction du statut respectif des revues et des publications. Si l’information sur les publications en AO doré peut être considérée comme fiable car stable, il n’en est pas de même pour le statut bronze, temporaire. Les archives ouvertes étant alimentées en continu par les auteurs ou par les revues, l’information sur l’AO vert est également évolutive ».

La deuxième partie compare différentes estimations du taux de publication en AO pour la France et identifie les choix méthodologiques qui influencent les résultats obtenus. En France, les estimations du taux d’accès ouvert des publications scientifiques varient entre 32 % et 47 %. Le taux mesuré dépend de cinq options : les sources de données, le périmètre des publications, avec ou sans DOI, les types de publications considérés, le délai entre la publication et la date d’observation et les profils disciplinaires des acteurs. L’étude dresse le constat que « les fortes disparités entre les disciplines en termes de pratiques de publication en accès ouvert se répercutent sur les taux au niveau des institutions étant donné que leurs orientations disciplinaires sont variées ».

La troisième partie présente un indicateur d’accès ouvert normalisé par spécialité disciplinaire qui permet de comparer différentes institutions ou pays sans biais dû à la composition disciplinaire de leurs publications. L’indicateur d’accès ouvert normalisé a été calculé sur la base de publications de l’OST et à partir d’une nomenclature fine des domaines de recherche. L’analyse « montre que le taux des publications en accès ouvert a été multiplié par plus de deux entre 2000 et 2017, de 14 % à 31 % ; la progression étant plus forte depuis 2007. Le taux augmente de 27 % à 31 % entre 2013 et 2017, soit une progression un peu supérieure à celle mesurée par le Baromètre pour la France (MESRI 2020) où le taux de publications en accès ouvert est passé de 45 à 51 % ». Des différences sont notées pour les disciplines scientifiques : le taux est le plus élevé en biologie fondamentale (52 %), suivi par la recherche médicale (42 %). Il est le plus faible en informatique (11 %).

Enfin, la quatrième partie compare le taux d’accès ouvert brut et l’indicateur normalisé, pour les 20 premiers pays producteurs de publications et pour les institutions françaises. « Dans l’ensemble, pour les 20 pays producteurs de publications scientifiques, le taux de publication en accès ouvert et le taux normalisé sont positivement corrélés. Les valeurs sont par ailleurs proches des moyennes mondiales pour les deux indicateurs pour certains pays : les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie, l’Australie, la France, la Corée du sud et le Canada. » A un niveau institutionnel, l’étude confirme l’existence d’une corrélation entre le taux de publication en accès ouvert et le taux normalisé, mais aussi des écarts entre les deux indicateurs pour différentes institutions françaises de l’ESR. Elle montre que celles spécialisées en science de la vie ont « des taux bruts sensiblement plus élevés que leurs taux normalisés », mais aussi que les instituts Pasteur et Curie affichent « des taux normalisés de 10 % à 25 % supérieurs à la moyenne mondiale ».

Cette étude est le premier opus d’une nouvelle collection intitulée « Points OST ». Chaque numéro proposera une application de développements méthodologiques récents, visant en particulier à approfondir l’analyse du positionnement international de la France dans les domaines de la recherche et de l’innovation.

References[+]